Tout ou rien
le freeride en haute altitude
Les freeriders valaisans Jérémie Heitz et Samuel Anthamatten reviennent du Karakorum et des Andes avec des images à couper le souffle. Dans le viseur : des pentes raides d’anthologie. Sur le fil du rasoir.
« On ne peut pas toujours vivre sur la ligne rouge, mais si on ne la titille pas, si on ne repousse jamais ses limites, on ne progresse pas… » Ainsi parle en vieux sage le légendaire « skieur de l’impossible » valaisan Sylvain Saudan, en introduction de La Liste, everything or nothing, le dernier documentaire — très très poudreux — de ses compatriotes Jérémie Heitz et Sam Anthamatten. Une manière d’en poser les bases philosophiques.
Voici onze ans, Jérémie et Sam se croisent sur un obscur Freeride World Tour Qualifier, à Gressoney, dans le val d’Aoste. Leur vision sans concession du ski et de la montagne les rapproche immédiatement. En 2016, le duo enchaîne plusieurs 4’000 alpins skis aux pieds pour La Liste, premier opus — devenu mythique auprès des connaisseurs. Voilà maintenant les deux hommes de retour pour un second volet riche de pentes atteignant jusqu’à 60°, dévalées à plus de 100 km/h et à 6’000 m d’altitude — ce qui change tout…
En quête de fluidité
Le duo n’est pas né de la dernière tempête de neige. Jérémie Heitz, natif des Marécottes âgé de 32 ans, n’a pas volé son surnom de « freerider le plus rapide du monde ». Quant à Sam Anthamatten, guide zermattois issu d’une grand famille de montagnards, de trois ans son aîné, c’est un passionné de défrichages en big mountain… Pas facile, pour autant, de skier à ces altitudes avec fluidité, sans faire du ‘virage essuie-glace’, confie-t-il... Pour répondre aux doutes, il a fallu trois expéditions d’un mois et demi — deux au Pakistan et une au Pérou. Beaucoup d’efforts, de savants repérages et une lourde logistique à l'appui...
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