Seychelles

Bouchées de Paradis

Auteur
Claude Hervé-Bazin
Copyright
Paul Turcotte
Parution
03.10.2019
Seychelles

Les îles sont toujours des refuges. Les Seychelles plus encore.

Immuables Seychelles. L’avion n’est pas posé depuis longtemps que, déjà, un relent de terre chaude et humide chatouille les narines. Il y a là un bouquet de senteurs mêlées, tirées de cet amalgame vert sombre qui tapisse les pentes montagneuses de l’île-capitale, coiffée par le Morne ennuagé, dévalant de plantations de thé en plantations de muscade, de girofle, puis en jardins affriolants de luxuriance. Une promesse pour qui débarque. Une tranche de paradis sur terre, ourlée de ses inévitables étendards : cocotiers et sable blanc.
Les Seychelles ne sont pourtant pas que papier glacé. Et si l’emblématique Big Ben local (la Victoria clock tower, toute argentée) distille encore les heures dans la modeste capitale, l’ombre de la Reine se fait aujourd’hui bien fluette : elle ne figure même plus sur le revers des roupies, depuis qu’une révolution tropicale l’en a chassée. À vrai dire, les Seychelles donnent l’impression de ne pas vraiment savoir sur quel pied danser. Héritage français des plantations et de leurs varangues délicates. Héritage britannique du volant à droite et des écoliers en uniformes. Dreadlocks des rastas footballeurs sur la plage de Beau Vallon. Temple hindou bardé de couleurs. Vieilles églises de pierre balayées par les ventilateurs. Régimes de plantains, rouge des bourgeois et tranches de thon du marché, fagots de cannelle et piles de piments, entre lesquels déambulent dames à chapeau et madame Paton (hérons garde-bœufs). Les Seychelles mélangent tout et ça leur va bien. (...)

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