L’apnée nous renvoie

à notre état naturel

Auteur
Laurent Grabet
Copyright
Franck Seguin
Parution
13.06.2019
L’apnée nous renvoie
L’apnée nous renvoie

Parmi les meilleurs apnéistes de la planète, deux fois champion du monde de la discipline, Guillaume Néry s’est confié à 30° degrés lors du dernier Salon de la haute horlogerie de Genève, où l’avait convié son partenaire Panerai. Pendant ce temps, son dernier court-métrage cartonne sur le web.

Guillaume Néry est une force de la nature, capable de retenir sa respiration durant près de 8 minutes. Sa capacité pulmonaire affiche 10 litres, le double de la normale ! Au fil de ses 15 ans d’exploits, le Niçois s’est adjugé pas moins de quatre records du monde d’apnée en « poids constant », le premier à l’âge de 20 ans — à la seule force de sa monopalme, tant à la descente qu’à la remontée. « La verticalité dans les extrêmes, tel est mon équilibre… » affirme le longiligne trentenaire, à la chevelure en bataille et à l’œil malicieux.

Comme un poisson sous l’eau
Pour Guillaume Néry, l’apnée n’est pas un simple sport. Il la pratique comme d’autres le yoga, la méditation ou le chamanisme amazonien — toutes choses auxquelles il a d’ailleurs goûté. Sa plongée est « avant tout intérieure ». « Comme l’alpinisme, la navigation ou le surf, cette pratique nous renvoie à la nature brute, ainsi qu’à notre état animal. Cela implique une reconnexion à quelque chose d’essentiel en nous et cela nous nourrit. »

C’est cette profondeur qui a conquis d’emblée le jeune Néry lorsqu’il s’initia par hasard à l’apnée à l’âge de 14 ans dans sa ville de Nice, avant de se voir encourager par deux ténors de la discipline, Claude Chappuis et Loïc Leferme. Jusque-là, Guillaume avait surtout usé ses semelles sur les sentiers de l’arrière-pays niçois, en compagnie de ses parents… Une manière, déjà, de construire ce lien à la nature qui guide toujours sa vie.

La privation comme voie d’exploration
« Arrêter de respirer est une transgression. La privation est un formidable moyen d’explorer sa vraie nature », poursuit l’intéressé, qui s’est aussi essayé au jeûne et à l’immersion prolongée en eaux glaciales… Autant d’épreuves et de privations qui réveillent le corps, ouvrant une porte sur soi-même : « ces pratiques réenclenchent en nous un mode survie qui nous oblige à mettre de côté le superflu pour s’installer dans le présent », analyse Guillaume. En apnée, l’athlète observe à l’extérieur des « infinies nuances de bleu qu’on ne trouve nulle part ailleurs ». Mais il s’observe surtout de l’intérieur. « L’eau nous enveloppe de manière maternelle dans un incontournable tête-à-tête avec nous-mêmes. On est alors hyperconnecté, mais pas dans le sens que l’on donne à ce mot dans nos sociétés… »(...)

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