Malte
coté falaises

La pierre couleur miel de sa capitale fortifiée par les chevaliers est plus connue que les à-pics blancs de ses falaises plongeant dans le bleu intense de la mer. Et pourtant... La citadelle maltaise, naviguant au carrefour de la Méditerranée, entre Sicile et Afrique, se réinvente aujourd’hui en refuge au cœur de l’automne qui étend ses griffes. Sa (nouvelle) devise : sea, cliffs and sun.
A La Valette, les rues sont droites et bien parallèles, mais la pente et les escaliers qui les prolongent, la pagaille des fils électriques, le goût de la sieste et du temps passé aux terrasses des cafés sont 100% méditerranéens. Juchée sur le promontoire de sa presqu’île enturbannée de remparts et de canons, la capitale maltaise semble un navire prêt à jeter l’ancre – ou un poste avancé pour tenter de repousser l’ennemi. La valse des envahisseurs, innombrables depuis trois millénaires, a façonné un sacré melting-pot de palais ocres, de façades coiffées de moucharabiehs et de bow-windows, de statues de saints protecteurs, de heurtoirs de porte en forme de dauphins ou d’hippocampes, de boîtes à lettres et de cabines téléphoniques rouges héritées des Britanniques.
Sur les côtes, l’ora et labora (priez et travaillez) des temps anciens a cédé la place au carpe diem des temps modernes. Le bleu de la mer, nouveau leitmotiv de l’île, y fait écho à celui des luzzu, ces barques de pêche à la proue jaune soulignée de rouge et enchâssée de deux yeux protecteurs – héritage phénicien. On y embarque pour longer les falaises de la côte sud jusqu’à s’engoufrer sous une arche de pierre babylonienne : la porte d’entrée de la Blue Grotto. Tête baissée, le bateau avance dans la pénombre d’un long tunnel de pierre, ressort, rerentre dans une cuvette arrondie aux reflets d’un turquoise flashy.
Sous le miroir des eaux
La transparence des eaux, dont la température ne descend pas en-dessous de 23°C avant octobre, est fabuleuse : la visibilité atteint souvent 30 m. À Malte même, mais plus encore sur l’île-sœur de Gozo et celle, inhabitée, de Comino, un vrai capharnaüm de grottes, arches, tunnels et tombants se déroule, entre lesquels filent barracudas, pieuvres et hippocampes.
Le HMS Maori, un destroyer anglais coulé lors de la Seconde Guerre mondiale, repose par seulement 14 m de fond au pied des remparts de la vieille ville. Tout près de la Blue Grotto, c’est un tanker lybien qui s’amarre, bien droit mais brisé en deux, sous la garde de bancs de petits poissons et de murènes installées dans ses cheminées. Réservé aux plongeurs confirmés (-60 m), le Polynésien est un ex-bâtiment des Messageries Maritimes modifié en transporteur de troupes et coulé en 1918 par un U-Boot. À bord : armes antiaériennes et vaisselle.
Au pied du mur
Si surf et kitesurf ne se pratiquent qu’au compte-goutte (à Mellieha Bay), lorsque vagues et vents veulent bien entrer en lice, un nouveau délire s’est abattu sur Malte : le cliff diving. Cernées de falaises, les îles ont fait leur entrée dans la discipline au gré d’une vidéo vue plus de 620 000 fois sur You Tube. Lieu de prédilection des jumpers : la célèbre Azure Window, au sud de Gozo, une arche XXL formée par l’effondrement de deux grottes marines.
Il y a ceux qui descendent et ceux qui montent. Encore méconnue, la pratique de l’escalade à Malte ne manque pourtant pas de piquant, avec quelque 1300 voies, dont 300 à Gozo. Le quart environ est équipé, la tendance globale restant néanmoins plutôt aux coinceurs, friends ou moulinette. Ne craignez pas de vous ennuyer : avec un bon paquet de voies cotées 7, voire 8, rien n’est gagné ! Les amateurs de psychobloc s’en donneront à cœur joie, notamment sur les falaises littorales de la côte nord de Gozo. Là, il s’agit de ne pas oublier le maillot !
Terre de randonnée
Les terres déroulent un autre joli terrain de jeu. La campagne, quadrillée de murets de pierre sèche et de haies de figuiers de Barbarie, est sillonnée d’une multitude de sentiers non balisés. Frôlant de vieilles bâtisses fortifiées et les murs cyclopéens de temples mégalithiques vieux de 6000 ans, ils finisent par s’abandonner à la mer, dans des calanques et petits ports coincés entre des pans de rochers. Au nord de l’île de Malte, le calme prévaut. En ligne de mire : la plage de la baie d’Imgiebah, réservée aux seuls marcheurs. À Gozo, plongée dans le silence des terres retournées au néant, on marche jusqu’au tapis de sable roux de la baie de Ramla, où la baignade prend tout son sens, avant de rejoindre le damier de vieilles salines taillées dans les rochers littoraux.
Pour s'y rendre
EasyJet assure deux vols hebdomadaires directs (le mardi et le samedi) entre Genève et Malte jusqu’à fin octobre. Autre option en vol non-stop avec Air Malta le samedi, également jusqu’à fin octobre.
Climat
Méditerranéen par excellence, le climat est marqué par des saisons intermédiaires très agréables, un été sec et chaud, voire caniculaire, et un hiver très doux. La température
annuelle moyenne est de 19°C.
www.visitmalta.com / www.gozo.com
www.climbmalta.com / www.gozo-climbing.com
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