Kayak extrême en Arctique
Le saut de l’ange d’Aniol Serrasolses
Destination Spitzberg, par près de 80° de latitude nord. S’il n’a jamais eu froid aux yeux, le kayakiste catalan Aniol Serrasolses, détenteur de multiples records, s’est attaqué cette fois à un défi qu’aucun autre n’avait encore osé entreprendre: dévaler l’une des cascades géantes nées des eaux de fonte de l’inlandsis recouvrant une grande partie de l’archipel!
Le Jour J, le soleil, si précieux sous ces latitudes, est au rendez-vous. Première étape: se hisser sur le plateau glaciaire, où se forment l’été de puissantes bédières (rivières). Slalomer entre les crevasses. Jeter des échelles pour franchir de fragiles ponts de neige. Repérer un point d’entrée, puis se jeter dans le tourbillon puissant des eaux glacées, translucides, propulsées dans des boyaux méandreux — tantôt à l’air libre, tantôt creusés en tunnel dans les séracs bleutés. Un vrai toboggan. Très vite, le front du glacier est là… Droit devant: 20 m de vide. Le kayak est propulsé comme un simple fétu de paille, avant d’atterrir quelques instants plus tard, avec fracas, à la surface de l’océan Arctique. Le plus haut saut de l’ange en terres arctiques jamais entrepris par un kayakiste. Mission accomplie.