Maewan Acte II

4 Mois de mer et de glace du Groenland à la Russie

Auteur
Laurent Grabet
Copyright
Stramba-Badiali/Haytham-Rea & Jeremy Bernard
Parution
12.12.2016
Maewan Acte II
Maewan Acte II
Maewan Acte II
Maewan Acte II
Maewan Acte II

Guide de montagne et marin au long cours, Erwan Le Lann revient pour nous sur le second volet mouvementé de son épopée sur les mers les plus difficiles du globe. Sa quête: s’offrir en chemin aventures sportives engagées et premières.

Des grands espaces montagneux aux immensités océaniques, il n’y a qu’un pas, ou presque : dans l’un et l’autre milieu, l’homme se confronte à la puissance de la nature et à ses limites. Alliant ces deux passions, le guide de montagne Erwan Le Lann, Breton d’origine, a imaginé l’expédition au long cours Maewan (voir 30 Degrés de décembre 2015). Ce défi un peu fou et totalement inédit, lancé en février 2015, ne manque pas d’envergure : il s’agit, sur 4 à 5 ans, de parcourir quelque 66 000 kilomètres à bord d’un voilier de 37 pieds, dans des régions peu connues ou hostiles, accessibles uniquement par la mer, et de poursuivre l’exploration à terre, au gré de sessions d’escalade, d’alpinisme ou de ski, notamment. Nombre de sorties risquent ici de se transformer en premières, tant les régions traversées sont vierges sportivement parlant. Pour Erwan, c’est là « l’aboutissement naturel de vingt années d’apprentissage de la mer et de la montagne ». Pour les athlètes et les artistes qu’il invite à son bord, c’est la découverte en profondeur d’un univers inconnu.

Quand la mer dicte sa loi
Après une longue pause durant l’hiver, l’acte deux de « l’aventure totale » Maewan a débuté mi-juin dernier à Sisimiut, au Groenland, pour s’achever début octobre dans le port militaire russe de Petropavlovsk, au Kam-tchatka. C’est là que nous avons joint par téléphone un Erwan Le Lann aussi fatigué qu’enthousiaste. Ces quatre mois en mer n’ont certes pas été de tout repos ! « Au Groenland, nous avons exploré quantité de fjords pour dénicher de belles montagnes à grimper. Mais dans ces régions inhospitalières, trouver un simple mouillage relève déjà quasiment de l’exploit. Et puis le vent nous y a rarement laissés tranquilles. Du coup, les nuits furent courtes et peu nombreuses », explique le quadragénaire.

La fine équipe, constituée notamment, durant cette étape, de la grimpeuse Liv Sansoz, du montagnard Eric Chatrian et du photographe Christophe Stramba-Badiali, a finalement identifié un bel objectif au fond du fjord du Kangerdlugssuaq : une montagne d’environ 1800 m d’altitude, probable point culminant de la région. « On a illico abandonné le bateau pour s’y attaquer. Après un peu d’escalade, une pente de glace et une belle arête, nous sommes arrivés au sommet. De là, une vue à 360 degrés sur la mer, les fjords, les montagnes et les icebergs s’offrait à nous. C’était incroyable ! ».

Cette mémorable ascension fut finalement le seul véritable point d’orgue alpinistique de l’étape, mais Erwan ne le regrette pas. « L’idée de Maewan, rappelle-t-il, c’est aussi de repérer des endroits où revenir en expédition plus tard et plus longuement. » Et au cours de ce volet de l’aventure, il a indéniablement fait le plein d’idées ! (...)

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Maewan Acte II
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