Jean Troillet

Parmi les Romands les plus connus dans le vaste monde, Jean Troillet ne regarde personne de haut pour autant. Le Valaisan offre à chaque interlocuteur une poignée de main franche et un regard pétillant et juvénile malgré 68 années au compteur. Ces derniers mois, l’alpiniste est honoré tous azimuts. Un joli documentaire, « Toujours aventurier », vient de lui être consacré par son ami Sébastien Devrient, tandis que les prestigieuses éditions Guérin de Chamonix reviennent sur sa trajectoire dans « Une vie à 8000 mètres ». Troillet, c’est 50 ans d’alpinisme, 40 ans d’expéditions, 30 ans d’Himalaya et dix 8000 m sans oxygène ! Mais notre homme est loin de se résumer à ces chiffres.

A 68 ans semble s’ouvrir pour vous l’époque des hommages. Ça fait bizarre ? Plaisir, plutôt ! J’ai l’âge de ne pas prendre la grosse tête. Et puis j’adore voir les gens venir vers moi. Ça, c’est une vraie réussite. Certains me parlent de modestes sommets qui les ont marqués. Leur Everest en somme. Je trouve ça très beau et je le respecte.

Que penserait de vous le gamin que vous étiez ? Il me regarderait comme, jeune grimpeur, je regardais des alpinistes de la trempe d’un Michel Vaucher. Avec admiration. Ces gens étaient forts et avaient de la présence. Ils parlaient peu, ne fanfaronnaient jamais mais ne se prenaient pas au sérieux.

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