Swatch

en son temple horloger

Auteur
Claude Hervé-Bazin
Copyright
Swatch
Parution
16.01.20
Swatch

Il aura fallu près d’une décennie pour que le nouveau siège de l’entreprise Swatch prenne forme à Bienne. Un projet grandiose mené par l’architecte japonais Shigeru Ban, qui a imaginé un édifice incurvé de 240 m de long reposant sur une ossature en bois spectaculaire — qui ondule au sein du paysage urbain.

Le projet était pharaonique. En 2011, l’architecte japonais Shigeru Ban remporte le concours lancé par Swatch pour la construction de son nouveau siège mondial, mais aussi de la nouvelle manufacture Omega (inaugurée en 2017) et de la Cité du Temps. Un programme en trois temps, qui doit poser un nouveau jalon dans l’histoire de la marque.

Le défi est de taille. Le budget aussi : 125 millions de francs pour le seul siège Swatch, 220 millions pour le trio d’édifices… Spécialiste des constructions en papier et en carton, mais aussi de l’architecture des temps de crise (humanitaires ou catastrophes naturelles), Shigeru Ban s’embarque là dans un défi d’une tout autre dimension — le « projet de ma vie », dira-t-il. Le lauréat du prix Pritzker 2014 convainc en mariant deux concepts que l’on pourrait penser antinomiques : la fonctionnalité et l’originalité.

En queue de serpent
Pour ce qui est de l’originalité, il n’y a pas le moindre doute : elle saute aux yeux. Le nouveau quartier général de Swatch, long de 240 m pour seulement 35 m de large, ne ressemble à aucun siège d’aucune autre marque horlogère. Vu des airs, on jurerait une queue de serpent ondulant sur le sol — ou un point d’interrogation géant. Vu de face, le bâtiment se présente par une colossale façade vitrée haute de 27 m (11’000 m2 !), protégée par une ossature en bois voûtée qui, telle une cage thoracique, recouvre l’intégralité de l’édifice — et s’élance au-dessus de la rue Nicolas G. Hayek pour le relier à la Cité du Temps voisine, parallèlement à une passerelle effilée favorisant la mobilité. Il y a là quelque chose des Montres molles de Dali, réappropriées au XXIe siècle et au monde de l’entreprise. Sous la voûte, des croix suisses éparses enracinent Swatch — tout en améliorant l’acoustique grâce à leurs micro-perforations !

Le hall permet de mieux réaliser l’ampleur et l’inventivité de la construction. Évoquant une carapace aux écailles parfaitement emboîtées, les treillis de bois, réalisés à l’aide de la technologie 3D la plus récente, ont été pensés pour bien laisser pénétrer la lumière, tout en la contrôlant. Trois sortes d’ouvertures ont été réalisées : opaques, translucides et transparentes. Si les deux dernières servent avant tout à assurer l’isolation thermique, les premières, les plus importantes et nombreuses, protègent l’intérieur du soleil et se font support des 442 panneaux photovoltaïques, conçus sur mesure pour s’intégrer précisément à la forme des alvéoles (sur 1’770 m2).

Pour lire la suite, abonnez-vous ! cliquez ici !

Swatch
Swatch