La grande aventure

des montres

Auteur
Marie de Pimodan-Bugnon
Parution
06.02.20
La grande aventure

Elles ont bravé les lois de la gravité, affronté des conditions extrêmes sur les plus hauts sommets du monde ou au fin fond des océans. Elles ? Ces montres aventurières qui ont accompagné les exploits les plus marquants des XXe et XXIe siècles.

Rolex s’est taillé une solide réputation dans le domaine de l’exploration. Dès les années 1930, la marque vise haut et accompagne plusieurs expéditions himalayennes. En 1953, quand Sir Edmund Hillary et le sherpa Tensing Norgay atteignent le sommet de l’Everest (8’848 m), la marque à la couronne fait partie de l’aventure. Le sommet du K2 en 1954 ? Rolex y est également — tout comme Vulcain, d’ailleurs, et sa montre Cricket — pour accompagner Achille Compagnoni, Walter Bonatti et les membres de la cordée italienne jusqu’au sommet de la deuxième plus haute montagne du monde (8’611 m). Le Kangchenjunga en 1955 ? Rolex foule aussi pour la première fois les 8’586 m du troisième plus haut sommet du monde. « Vous pouvez imaginer l’importance d’avoir une montre dont vous n’avez pas à vous soucier ; elle était très précise, se remontait toute seule et rien ne semblait pouvoir l’endommager – l’eau, la neige ou les chocs violents », racontera plus tard George C. Band, l’un des auteurs de cet exploit.

Voilà bien ce que les alpinistes demandaient à ces montres qui ont jalonné leurs exploits, faisant leurs preuves par l’épreuve depuis le début du siècle dernier : une résistance de choc. Cette histoire de la performance, la marque continue de l’écrire au gré des aventures des explorateurs contemporains : plus récemment, c’est au poignet de l’Américain Ed Viesturs que l’Oyster Perpetual Explorer II a gravi une vingtaine de sommets redoutables, dont sept fois l’Everest.

Viser les étoiles
Au début des années 1960, l’esprit de découverte des horlogers s’exprime sur un nouveau territoire. La conquête spatiale n’en est qu’à ses balbutiements mais, dès février 1962, TAG Heuer entre dans l’histoire à bord de la capsule Friendship 7, qui réalise trois orbites autour de la Terre. Aux commandes de ce vol historique répondant au nom de code Project Mercury, l’astronaute John Glenn arbore alors le chronomètre de sport Heuer 2915A, fixé par-dessus sa manche à l’aide de sangles élastiques.

Quelques mois plus tard, c’est au tour de Breitling d’entrer dans la course. Lorsqu’il décolle le 24 mai 1962 à bord de la capsule Aurora 7, l’astronaute Scott Carpenter porte au poignet la fameuse Navitimer, équipée d’une règle à calcul qui permet d’effectuer une vingtaine de conversions et calculs liés à la navigation aérienne. Cette rare version nommée « Cosmonaute » présente alors un cadran spécialement redessiné, divisé en 24 heures au lieu de 12, la différence entre le jour et la nuit étant impossible à discerner là-haut.

L’espace fait rêver, la Lune plus encore. Le discours de John F. Kennedy en 1961 devant le Congrès trace la route : l’Amérique a l’ambition d’amener un homme sur la Lune et de le ramener sain et sauf sur Terre avant la fin de la décennie. Le 21 juillet 1969, la Speedmaster Professional, « première montre approuvée pour toutes les missions spatiales habitées » par la NASA, entre dans l’histoire en évoluant à la surface poussiéreuse de l’astre de la nuit. Pour les spectateurs du monde entier, le son grésille, l’image est floue. À peine sont-ils en mesure de remarquer le garde-temps solidement attaché au poignet de Buzz Aldrin. Mais pour Omega, les choses sont claires : ce petit pas pour l’Homme préfigure un pas de géant pour sa Speedmaster.

Pour lire la suite, abonnez-vous ! cliquez ici !